DiRT Rally sur PS4 : le retour du roi ?

DiRT Rally sur PS4 : le retour du roi ?

La 8ème génération de console ne comptait toujours pas de jeu rallye jusqu’à récemment où elle a accueilli coup sur coup WRC 5, Sébastien Loeb Rally Evo et DiRT Rally.
Sans parler de passion, j’ai toujours pris énormément de plaisir à (me) rouler dans la boue et ce depuis V-Rally sur PlayStation. Après la série des RalliSport Challenge (paie à son âme), j’ai découvert celle des DiRT, mise au placard jusqu’à l’année dernière où Codemasters a eu la brillante idée de développer un épisode avec sa communauté de joueurs.

Une approche complètement différente et nouvelle pour la série permise grâce au soutien financier des joueurs (sorte de crowdfunding). Avec plusieurs alpha/beta au compteur, le développement s’est déroulé sans encombre (suffisamment rare pour le souligner !) jusqu’à sa sortie en décembre dernier sur PC. Codemasters croyant au potentiel de son poulain a annoncé le portage console dans la foulée (PS4/Xbox One) ce qui m’a permis de renouer enfin avec le rallye. Des retrouvailles qui ont définitivement effacé les hypothétiques WRC 5 et Sébastien Loeb Rally Evo de ma to-do !

J’ai quelques km au compteur aujourd’hui d’où mon ton assuré mais en lançant le jeu pour la première fois, j’étais bien moins confiant tant je trouvais le jeu difficile. J’ai compris après coup que les premières pistes camouflaient l’installation du jeu me laissant peu de marge de manœuvre (voiture imposée, etc). Les choses se sont rapidement arrangées une fois que j’ai pu choisir mon premier bolide. La première chose qui m’a frappé a été les menus étonnement. Certains parleront d’austérité, moi je préfère le mot épuré. Des écrans clairs et non pollués par je ne sais quel artifice visuel. C’est clean, un peu à la Apple mais sans le fruit.

Après un tour des menus, je ne me suis pas fait prier pour participer à mon premier championnat. Me voilà sur la ligne de départ à découvrir le DiRT nouveau. La copine @Paduction m’avait fait une démonstration de la version PC, sans l’égaler, la version PS4 s’en sort avec les honneurs avec les 1080p/60fps nécessaires pour apprécier comme il se doit cette discipline. Que l’on soit bien d’accord ce n’est pas la claque de l’année mais le rendu est super propre malgré quelques textures baveuses et une distance d’affichage limitée.

Le doigté DiRT Rally

Côté contrôleur, je n’ai pas matière à comparer ne disposant pas d’un volant à retour de force à la maison mais je dois dire que les sensations sont bien là ! La DualShock 4 permet d’allier précision et confort dans le pilotage des différentes étapes. Parlons précision justement car DiRT Rally est accessible soit mais demande un vrai engagement du joueur. Parmi les petits plus de la version console, on compte les modèles Renault Alpine A110 ou la 208 Pike Peaks de Loeb qui viennent s’ajouter à la trentaine de base. Certains crieront au scandale mais DiRT Rally ne joue pas dans l’opulence, il préfère proposer 30 véhicules pour 30 styles de conduite foncièrement différents. A chaque nouvel acquisition s’accompagne un temps d’apprentissage pour comprendre le véhicule et ses caractéristiques.

DiRT Rally ne joue pas dans l’opulence, il préfère proposer 30 véhicules pour 30 styles de conduite foncièrement différents

Ces caractéristiques ont un impact direct sur les épreuves à commencer par le poids du véhicule et la façon dont il est distribué lors des virages. Les transferts de masse sont de facto impressionnants en course et justifient cette sélection « limitée » de bolides. Un parti pris à saluer donc qui favorise la qualité à la quantité.
Je parlais de boue plus haut mais DiRT Rally propose plusieurs types de surface à appréhender : asphalte, gravier, neige, glace… le plus intéressant restant sans nul doute les étapes qui mixent mi-neige, mi-glace et re-mi-neige derrière (Alexandre, si tu me lis). Vous devrez alors vous adapter très rapidement afin d’éviter toute sortie de piste. Elles seront nombreuses autant vous le dire de suite ! Quand ce n’est pas la surface qui vous posera problème, c’est la largeur de la voie qui s’occupera de vous. En fonction de l’adhérence de votre engin, la bordure de la route pourra vous être fatal avec un joli tête-à-queue à la clé.

Du coup, on décélère, on prend moins de risque par moment par peur de faire chuter sa place du classement. Entre vous et moi, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas été aussi prudent dans un jeu.
Pour éviter de multiplier les erreurs, vous pourrez réparer entre deux étapes votre bolide et ce grâce à votre staff que vous aurez recruté au préalable. Votre équipe progressera et grossira à vos côtés tout le long de la compet’.

Il y aura même un peu de paperasse en renouvelant leur contrat, un moyen de recomposer si vous le souhaitez votre crew en fin de saison.
De la même manière, vous pourrez booster les performances de votre caisse en modifiant certaines de ses pièces. Codemasters y est allé franco en laissant la main sur bon nombre de paramètres, à tel point que sans connaissance et/ou patience, vous aurez vite fait d’appliquer les recommandations auto du jeu. Pour les pilotes chevronnés, il y aura matière à grappiller quelques secondes (millisecondes ?) en jouant sur les suspensions, la hauteur de la voiture et j’en passe.

dirt-rally

Là encore, on perçoit toute l’exigence que peut demander le dernier né du studio.
DiRT Rally est, je pense, le jeu que les fans de rallye réclamaient depuis des lustres. Ce développement en « crowdfunding » à permis à Codemasters de sortir la simu’ rêvée par les puristes. Les autres joueurs pourront bien entendu y trouver du plaisir mais peut-être y trouver également un manque d’habillage. Entendez par là que le jeu vous fait enchaîner les étapes et championnats sans un quelconque enrobage. Pas de personnification hormis son nom dans les classements, pas de cutscene, pas de surprise particulière après plusieurs heures de jeu… C’est la conduite et seulement la conduite qui vous fera (re)lancer le jeu, mais n’est-ce pas la seule chose que l’on réclame d’une simu’ de rallye finalement ?

On pourra également pester contre les modes de jeu un peu faiblards et sans originalité particulière. Il y a bien les défis communautaire online et le mode Rallycross qui donnent un peu de corps au jeu mais on en reste là.

DiRT Rally est exigeant, finement calibré et procure de vraies sensations manette en main. Il saura aussi récompenser votre détermination avec une vraie courbe de progression.
Codemasters a souhaité redonner ses lettres de noblesse au rallye et c’est maintenant chose faite. Une démarche à saluer à une époque où seul le profit drive les projets…

Ma note : 4/5