Doom : mon test qui tranche et qui tâche

23 ans après le premier épisode, Doom revient sur consoles de salon et PC avec un reboot qui tend à gommer les erreurs de Doom 3 et ainsi renouer avec les fans de la première heure. La série d’id Software porte un lourd héritage, celui d’avoir donné son nom à un genre. Malgré ça, le studio a eu le courage d’entendre les joueurs en proposant un vrai retour aux sources !
Attention chérie, ça va trancher !
Doom ne prend pas de pincettes avec le joueur autant être clair. Vous commencez l’aventure attaché à une table chirurgicale redécorée en autel de sacrifice. Vous avez tout juste le temps de vous défaire de vos chaînes pour éclater la tête d’une première créature un peu trop curieuse. Le ton est donné. A peine sorti de la pièce que le directeur de la station martienne nous interpelle sous la forme d’hologramme avec un message rapidement écourté par notre personnage qui semble en avoir un peu plein le cul de tout ce bullshit (exploitation de ressources censées changer le monde bla bla bla). Pas de doute, le Doom nouveau ne sera pas fait de dialogues pompeux. Un mal pour un bien tant le scénario du jeu peine à nous impliquer. J’aurai pu y mettre du miens et lire les différentes entrées du codex glanées au fil des niveaux mais non, quand je lance Doom c’est pour écraser du crâne, pas pour parfaire mes connaissances démoniaques que l’on soit bien d’accord. Se poser ne fait pas partie des bonnes pratiques de toute façon.
Contrairement aux shooters actuels, Doom est un fast-FPS qui ne requiert par d’appuyer sur une touche pour sprinter : un vrai bonheur ! On ne se traîne plus, une sensation que je n’avais plus ressenti depuis bien longtemps. Ce n’est pas le seul choix de game design emprunté aux jeux de l’époque, la régénération de sa barre de vie se fait par exemple par un système de points. Les exemples sont trop nombreux pour être tous cités mais je retiendrais le double saut, la soundtrack de métaleux ou encore l’arsenal qui renvoie à celui du premier épisode. Des noms d’armes tels que Cacodémon, Cyberdémon ou Pinky en émoustilleront certains…

Dans la même veine, les dev ont éparpillés dans les niveaux des cachettes qui recèlent des easter eggs, forcement, des figurines du Doomguy, des points d’améliorations pour votre équipement et même tenez-vous bien, un niveau tiré du premier Doom avec l’arsenal et les monstres du reboot.
Les boss ne sont pas en reste avec des bestioles qui font 5x votre taille et qui vous demanderont un peu de doigté pour attaquer là où ça fait mal. L’esprit Doom est clairement respecté, outre le fan service, id Software a souhaité injecter un peu de sang neuf avec un système de personnalisation de l’armure et des armes. On pourra ainsi équiper ses armes de viseurs et même d’un tir secondaire pour gagner encore un peu plus en brutalité. Pour amasser ses fameux points d’amélioration, trois options : retourner les maps, enchaîner les kills (vous n’aurez pas le trop choix pour le coup) ou remplir des défis renouvelés entre chaque niveau. L’un d’eux portent sur les Glory Kills, vous savez l’équivalent du « Finish him! » de la série Mortal Kombat. Bien que les animations se répètent (c’était prévisible), il reste jouissif de démembrer toute créature qui fait sa maligne devant votre canon scié. Si vous êtes hématophobie, passez votre chemin.
Docteur Doom Maboule
Les Glory Kills ont clairement contribué à la comm du jeu. Ces exécutions sont plutôt bien amenées puisqu’il suffit d’affaiblir le monstre pour q’un halo jaune apparaisse, signe que la bestiole est prête à déguster. Le démembrement n’est pas la seule réjouissance : décapitations, arrachages de coeurs et autres animeront vos soirées. Si on reste trop dans le soft pour vous, vous pourrez toujours votre rabattre sur la tronçonneuse qui repeint littéralement votre écran en rouge. J’ai rarement assisté à une telle boucherie. Une fois découpées, ces charmantes créatures vous lâcheront des points de vie, indispensables pour espérer vous sortir de ce cauchemar. Le fait que l’essence de la tronçonneuse, que votre vie ne se régénèrent pas d’eux-mêmes participe à la renaissance d’un esprit old school et ça, c’est bien cool pour le joueur qui ne comprend plus où va le jeu vidéo.
J’ai rarement assisté à une telle boucherie.
Je n’ai pas évoqué la DA car aussi soignée soit-elle, on reste sur du basique mais du basique qui fonctionne attention. J’entends par là des couloirs entrecoupés de zones plus larges pour le combat. On est sur Mars je le rappelle donc il est possible que ça puisse manquer un peu de variété pour certains. Oubliez les jungles luxuriantes d’Uncharted 4, quand ce n’est pas la tôle de la station, c’est de la poussière martienne que vous boufferez.
J’ai perdu à plusieurs reprises mes repères pendant ma progression, ce qui a tendance à m’agacer. Le level design renvoie par moment à un labyrinthe dont les décors n’aident pas foncièrement à l’orientation. Encore une fois, les environnements se ressemblent un peu tous donc il m’ait arrivé de tourner pour (re)trouver mon chemin.
Je termine sur une note positive : la verticalité. Vous allez être amené à sauter pour atteindre certaines plateformes ou esquiver deux trois tirs ennemi. Couplé à la vitesse de déplacement dopée face à la concurrence, les sensations sont vraiment excellentes !

J’aurai pu parler du multi mais je vais passer mon tour. Je m’étais essayé à la beta mais ce n’était clairement pas jojo. Trop classique dans son approche, à aucun moment je n’ai eu l’envie de m’extirper du solo. Les créatifs pourront peut-être y trouver leur compte grâce au SnapMap qui permet d’imaginer de toutes pièces, ou presque, de nouveaux niveaux. Souhaité accessible, ce SnapMap est forcement ouvert vers la communauté pour prolonger l’expérience de jeu online. A voir sur la durée.
Doom ne fera pas partie de mon top 3 de 2016, clairement. Cependant il s’agit d’un vrai bon jeu/défouloir (appelez le comme vous voulez) qui renvoie directement aux doux souvenirs des deux premiers épisodes.
L’attente est comblée et c’est tout ce qu’on attendait. Moi je retourne faire le plein pour découper deux trois jambes. Bisous.