Test de Ratchet & Clank Rift Apart : je voulais y croire...

Test de Ratchet & Clank Rift Apart : je voulais y croire...

Je n’ai jamais été attiré par la série Ratchet & Clank, c’est un fait. Le character design et l’univers proposés ne m’ont jamais vraiment inspirés. J’allais passer à côté du dernier épisode Rift Apart mais comme tout possesseur de console next gen le sait, c’est un peu la famine depuis les lancements de la PS5 et Xbox Series S/X. Je me suis donc rappelé qu’il n’y avait que les imbéciles qui ne changeaient pas d’avis. J’ai donc décidé de me lancer dans cette aventure en mettant mes aprioris de côté.

Je lisais ici-et-là qu’en plus d’être visuellement magnifique, Rift Apart était pour beaucoup le meilleur épisode de la série. Chouette me suis-je dit, pas de raison que je ne passe pas un bon moment. Il s’avère que l’expérience attendue n’a pas été à la hauteur de mes espérances...
Mais avant de rentrer dans le dur, c’est quoi Ratchet & Clank : Rift Apart ?
Rift Apart s’ouvre sur une célébration à Mégalopolis où la foule acclame Ratchet et Clank pour leurs exploits passés. Nefarious, visiblement entêté, vient gâcher la fête en volant le Dimensionator. Une arme qui ouvre des failles dimensionnelles imaginée par Clank afin de permettre à Ratchet de retrouver les siens. Plutôt le bon pote.
Des portails apparaissent alors un peu partout et mettent en péril le monde de Ratchet et Clank. En tentant de stopper Nefarious, les deux compères se voient alors séparés dans un monde parallèle ou le double dimensionnel de Nefarious règne en maître. C’est alors que l’on fait la connaissance du double de Ratchet répondant au doux nom de Rivet. C’est d’ailleurs cette Lombax qui va tomber sur Clank la première et faire équipe avec. D’un caractère bien affirmé, Rivet rebat un peu les cartes et permet à cet épisode de raconter les choses d’un autre point de vue.

Sans trop en dévoiler, je peux vous dire que l’intrigue est plutôt bien amenée avec une reprise des codes de certains films d’animation, dans la mise en scène surtout. L’apport des failles spatio dimensionnelles est multiple. Outre une nouvelle mécanique de gameplay introduite dont on parlera juste après, elles "justifient" la prise de contrôle de Rivet et Ratchet à tour de rôle. C’est vraiment deux visages que l’on découvre avec notamment un univers dystopique pour Rivet en proie à des dangers plus importants.
Rift Apart jouit d’un rythme soutenu c’est indéniable, il se passe toujours quelque chose à l’écran, qu'importe votre situation.

Comme je le disais, j’ai découvert la série par cet épisode. Je conçois que le public visé par cette franchise soit large mais j’ai trouvé l’écriture trop enfantine, ou plutôt son doublage. J’en suis même arrivé à me dire que certaines intonations, de Clank et Nefarious pour ne pas les citer, étaient à la limite du ridicule. Pourtant portés par un casting cinq étoiles, les doubleurs français ont fait un travail d'adaptation soigné mais pour ma part, les rares fois où j'étais engagé dans l’aventure, certaines voix venaient à m’en faire décrocher...

Insomniac a largement communiqué sur ces fameuses failles spatio dimensionnelles. Il faut dire que l’effet “whoua” pendant les différentes apparitions du jeu était atteint. En plus d’être au centre de l’histoire, elles participent grandement au rythme dans les différentes phases de gameplay. Une aubaine pour la PS5 de montrer ce qu’elle a dans le ventre, notamment grâce à son SSD. Oui on est bien en 2021.
Ce que j’ai trouvé chouette, c’est la capacité de nos Lombax de se tracter vers une faille pour s’y engouffrer en un claquement doigt, permettant parfois de s’extirper d’une mauvaise passe pendant un combat.

La réalisation de Rift Apart fait figure d’exemple. Il faut dire qu’entre les robots géants, un dragon ou encore un club bondé de PNJ, le jeu parvient toujours à nous surprendre. Les trailers ne mentaient pas, le rendu affiché est tout simplement superbe avec des textures travaillées, des panoramas bluffants ou encore la fourrure de nos personnages qui m’a occupé de longues minutes dans le mode photos.
À ce jour, je n’ai pas eu l’occasion de jouer à tous les jeux next gen mais mon petit doigt me dit qu’on se trouve dans le haut du panier avec ce Rift Apart.
Avec cette réalisation de haute voltige, les développeurs ont pour la première fois abandonné les cutscenes en images de synthèse au profit du moteur du jeu. Voici de quoi lier encore un peu plus les séquences de jeu entre elles.
Les animations ne sont pas en reste, elles aussi vraiment soignées. J’ai le sentiment qu’Insomniac a passé un cap avec cet épisode, est-ce le temps alloué au développement, les facilités / puissance offertes par le kit de développement de la PS5 ?
Outre les animations propres à chaque arme, chaque ennemi, c’est surtout de constater à quel point ce qui nous entoure est peuplé et surtout, vivant. Beaucoup de figurants qui eux aussi profitent d’un soin particulier.
Pour profiter pleinement de cette expérience visuelle, j’ai finalement délaissé les 60fps constantes du mode Performance au profit du mode Fidélité. J’ai noté en plus du gain de résolution évident des effets visuels plus fins, un éclairage plus marqué et une meilleure distance d'affichage, bref de quoi se sentir enfin sur next gen.

Mais alors Airben, pourquoi être sorti déçu de ce Rift Apart ? Malgré toutes les bonnes choses énoncées jusqu’ici, je me suis ennuyé plus souvent que je ne me suis amusé. J’ai eu du mal à relancer le jeu, c’est dire mon engagement.
Le principal défaut si tant est que l'on peut appeler ça un défaut, c’est le manque cruel d’originalité dans le level design. J’ai trouvé ça insipide. Alors oui, comme je le disais il se passe toujours quelque chose à l’écran et oui, quelques séquences plus scriptées viennent mettre le spectacle mais les phases de shoot et de plateformes sont génériques au possible.
Là où dans un genre pure platforming, Mario Odyssey par exemple surprend dans la construction de chacun de ses niveaux.
Côté gameplay, j’ai appris que les dash étaient un nouvel ajout. Plutôt une bonne chose pour esquiver les tirs ennemis. Les Hoverbottes sont, elles, toujours présentes et offrent un peu de verticalité au jeu. On utilise des armes un peu déjantées, à l’image de la série. Un arrosoir qui fige l’ennemi à plantes grimpantes ou encore le Ricochet qui porte bien son nom.
Outre leurs designs et habilités, c’est surtout les retours haptiques de la DualSense où la surprise est de taille. Enfin un jeu qui n’a pas peur de mettre à profit cette “nouvelle” techno. On sent de la résistance dans l’utilisation de certaines armes, différents types de vibrations également. Ce que j’ai trouvé plutôt jouissif, c’est le dosage. En fonction de la pression appliquée à la gâchette, le comportement de l’arme diffère. On perd alors en précision mais la rafale de tirs s'accélère, par exemple.
Cet ajout est loin d’être gadget et participe à la tension dans l’affrontement de certains combats.

Je suis ravi de m'être essayé à Ratchet & Clank, encore plus avec Rift Apart qui est à lui seul une vitrine technologique. Malheureusement, il a manqué quelque chose pour que je sois transporté. Il y a bien eu quelques sursauts mais j’ai trouvé les séquences de shoot et de plateformes beaucoup trop plates, sans mauvais jeu de mots.
C’est d'autant plus dommage car le jeu présente de jolis arguments : une DA convaincante, une réalisation digne du statut de jeu next gen, des retours haptiques étonnants, des failles spatio dimensionnelles…
Je joue pour être émerveillé, pour vivre quelque chose mais je joue avant tout pour prendre du plaisir. C’est ce qui m’a le plus manqué avec Ratchet & Clank : Rift Apart.

NOTE : 3/5