Test de Zelda Breath of the Wild : mon premier Zelda en 28 ans

Test de Zelda Breath of the Wild : mon premier Zelda en 28 ans

Mon histoire avec la série Zelda remonte à l’ère de la Nintendo 64 et la sortie de l’épisode Ocarina of Time qui paru un peu avant Noël. En pleine crise d’adolescence (légère) et de plus en plus hypé par le catalogue de la PlayStation, j’ai pris la douloureuse décision de me séparer de la console de Nintendo pour celle de Sony me faisant raté l’épisode qui, pour beaucoup, restait le plus réussi de tous. J’emploie un temps du passé car The Legend of Zelda : Breath of the Wild pourrait redistribuer les cartes et faire changer d’avis certains. Quant à moi, difficile de le comparer à un quelconque épisode antérieur. J’arrive donc avec un œil neuf et noue pour la première fois de ma vie de gamer (il était temps) une relation avec un Hylien, et pas n’importe lequel, le plus connu de tous ! Autant faire les choses bien.

C’est donc avec une certaine appréhension que je me suis lancé dans cette aventure, et si l’univers imaginé par Shigeru Miyamoto ne me transportait pas autant qu’espéré ? J’ai donc laissé la chance au jeu et me suis jeté à corps perdu dans cette aventure me menant dans les terres dévastées d’Hyrule. Malgré les nombreuses news et previews du jeu, j’ai tenté de préserver la surprise au maximum, et quelle surprise j’ai eu en réveillant Link de son sommeil : l’image d’un monde sans limite aux couleurs chatoyantes ne demandant qu’à être foulé.
Amnésique, Link et vous-même allez rapidement comprendre ce qui se trame grâce aux premières rencontres faites sur votre chemin. Les habitants de ce monde sont impuissants depuis qu’un désastre cataclysmique s’est produit. Malgré la collaboration de Link et de la princesse Zelda pour contenir cette nouvelle menace, Ganon, l’auteur des faits, libéra une armée mécanique pour contrôler les différentes régions appuyées de quatre bêtes divines dont vous devrez reprendre le contrôle. Après avoir essuyé ce premier échec et passé une centaine d’années dans un sommeil profond, il est temps de reconstruire sa réputation – tout le monde pensant que vous êtes mort – et venir en aide à Zelda piégée dans le château du Roi d’Hyrule.

L’une des forces de Breath of the Wild réside dans la liberté offerte au joueur sur la manière d’appréhender cette quête. Si vous souhaitez directement terrasser Ganon et boucler le jeu en moins de 5h, grand bien vous fasse mais les chances de victoire seront minces. Vous allez être maître de votre aventure, ça se traduit par une progression au rythme que vous entendez avec le degrés de difficulté souhaité. Contrairement à la « norme », Breath of the Wild ne propose pas de mode de difficulté Easy/Medium/Hard, non c’est plus subtil que ça. Cela se joue par le nombre de cœurs obtenus (sous-entendu la barre de vie), l’endurance de Link ainsi que l’équipement porté (tenues et armes). En fonction de votre style et de votre stratégie de jeu, vous allez pouvoir influer sur ces paramètres. Pour les cœurs ou l’endurance, vous allez devoir quadriller la map à la recherche de sanctuaires (cent au total !) qui recèlent pour chacun d’eux un Emblème de Triomphe (dont 4 valant un cœur ou une barre d’endurance supplémentaire) caché derrière un puzzle à résoudre. Ces temples permettent en outre de faire réfléchir le joueur dans un cadre différent de celui des plaines d’Hyrule, une pause dans l’espace-temps. Réfléchir, c’est justement ce que demande le jeu là où beaucoup d’autres cloisonnent le joueur avec un accompagnement poussif. C’est triste à dire mais les jeux de ces dernières années m’avaient en quelque sorte lobotomisé. Un exemple qui me revient, je me suis rendu dans une zone orageuse où je n’arrêtais pas de mourir par un éclair foudroyant, c’est finalement l’équipement en métal que je portais qui était conducteur. Ça tombe sous le sens quand on y réfléchit et pourtant ma réflexion était tout autre pensant que je n’avais justement pas la tenue adéquate…

les jeux de ces dernières années m’avaient en quelque sorte lobotomisé

Des zones hostiles, il y en a partout en Hyrule. Nintendo est parvenu à créer un monde cohérent où forêts, plaines, montagne, mer et désert cohabitent avec une faune riche composée d’oiseaux, de daims et autres sangliers, tous source de nourriture pour Link. C’est d’ailleurs à partir de cette chasse et de la cueillette de plantes que notre héros pourra préparer des mets plus ou moins d’exception lui permettant de regagner de la vie ou même d’influer sur sa résistance au froid ou à la chaleur.
La topographie du jeu nous invite, pour ne pas dire oblige, à escalader et nager jusqu’à épuisement pour atteindre certains points tout en gardant un œil à sa barre d’endurance sous peine de voir Link se noyer ou chuter de plusieurs dizaines de mètres.
Ces différentes ambiances nourrissent cette soif de découverte à tel point que je me suis amusé à lever le voile noir sur toute la map en me rendant à des tours d’observation comme peut le proposer la série Assassin’s Creed. Peut-être la partie la moins inspirée du jeu qui n’en reste cependant pas moins plaisante à jouer.
Je pense que vous l’avez déjà vu ou entendu, la map de Zelda BotW est grande, très grande. Préparez-vous à marcher, courir de longues minutes à moins de croiser le chemin d’un troupeau de chevaux mais ça, c’est une autre histoire. Après une trentaine d’heures de jeu, Breath of the Wild arrive encore à me surprendre par certaines mécaniques ou contenus disséminés ici et là. À l’image d’un GTA 5, je mets ma main à couper que les joueurs décèleront certains secrets enfouis dans les deux ans à venir…

J’évoquais plus haut le cas des bêtes divines, mais quelles sont-elles au juste ? Leur nom est trompeur car il s’agit en réalité d’imposantes machines mécaniques prenant la forme d’animaux. Aux mains des sous-fifres de Ganon, vous devrez affaiblir ces 4 bêtes pour monter dedans et enfin en reprendre le contrôle. Si le reste de jeu est plus ou moins dépourvu de mise en scène, ces passages sont un spectacle à part entière. Je ne tiens pas à vous gâcher le plaisir de la découverte, sachez néanmoins qu’une fois la manip’ effectuée, chacune des quatre bêtes divines vous permettront de gagner une habilité dès plus sympathique… suffisamment sympathique pour reboucler sur 10h de jeu derrière.

Ah j’ai failli omettre ce détail : Link, en se réveillant de la « Chambre de la résurrection », s’est vu gagner une tablette. Pas un iPad hein, une tablette sheikah qui se révèle être un gros couteau suisse bien pratique. En plus de faire office de map, il permet de prendre des photos mais surtout de jouer avec les éléments ou même de créer des bombes en un claquement de doigt.
Parmi les pouvoirs bien classe, on trouve la possibilité de créer des blocs de glace à partir d’une base d’eau, de figer les éléments dans le temps et, mon préféré, de contrôler à distance des objets métalliques. Au temps vous dire que nettoyer un camp de Bokoblins à partir d’une grosse caisse en fer se révèle être rapidement jouissif !
C’est dans ces moment-là que la physique rentre en jeu, pouvoirs ou pas d’ailleurs. En prenant le temps d’analyser l’environnement, on s’aperçoit qu’il est possible d’appréhender les combats de différentes manières, pousser un rocher de telle sorte à ce qu’il écrase un ennemi en est une par exemple.
La variété des armes va dans ce sens avec 7 types de flèches (glace, feu, électrique, explosive…) qui permettent d’imaginer différents scénarios avant de lancer son attaque. De la même manière, les armes de poing embarquent parfois certaines spécificités qui peuvent influer directement sur le combat. En revanche, chose à laquelle je ne m’attendais pas et qui m’a demandé un certain temps d’adaptation, les armes de poings comme les arcs d’ailleurs se cassent après une utilisation plus ou moins courte ce qui nécessite d’avoir toujours un coup d’avance. L’autre avantage à cette mécanique est d’encourager le joueur à s’essayer à toutes les armes récupérées au gré des combats.
Cela requiert donc une vraie gestion de son inventaire, j’ai par exemple été pris au piège en ayant moins de 2 armes face à un boss. Il ne me restait plus que mes torches en guise d’armes pour pleurer.

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Autre point important, derrière ses airs de “jeu accessible”, Zelda BotW est un jeu exigeant et plus difficile qu’il n’y paraît. Un seul coup peut vous être fatal, je ne compte plus mes morts personnellement mais j’apprécie de relever le challenge à chaque nouvel affrontement, d’autant que le jeu sait vous récompenser.

Un dernier mot sur la technique, artistiquement Breath of the Wild met la barre très haute. C’est léché, réfléchi, cohérent et ce ton pastel flatte la rétine. Techniquement parlant, le jeu connaît quelques baisses de framerate (corrigé en partie par le dernier patch) et affiche des textures pas toujours très fines mais rien qui vient altérer le plaisir de jeu. Le jeu est beau sur télé et très beau en mode nomade en 720p. Pour ma part, j’ai dû faire 95% de mon aventure sur l’écran de la Switch et aucun remord.

J’ai forcément oublié des choses mais hormis bâtir un Wikia, je ne vois pas comment couvrir dans un test tous les aspects du jeu ! Je remarque également que je n’ai aucune critique à son égard, la seule chose perfectible qui a pu me « gêner » est la manière dont l’inventaire est agencé. En dehors de ça, je suis ravis d’avoir embrassé enfin cette série qui vient bousculer les codes des jeux en open world. The Legend of Zelda : Breath of the Wild propose une expérience unique en son genre avec un sentiment de liberté et de renouvellement continu. Un voyage qui justifie à lui seul l’achat d’une Nintendo Switch, pour ceux qui se poseraient encore la question.

Ma note : 5/5