The Division sur PS4 : 10/10 ?

The Division avait marqué les esprits lors de sa première apparition à l’E3 2013, malheureusement Ubisoft a mal géré sa comm’ et n’a finalement pas réussi à tenir toutes ses promesses (techniques). The Division est-il un mauvais jeu pour autant ? Pas du tout.
Après un passage express par la beta, j’ai enfin pu mettre la main sur ce MMO TPS signé Ubi. Une nouvelle IP qui nous fait découvrir un New York sans dessus dessous qui a vu ses habitants déguerpir suite à un début de pandémie. Big Apple devient du coup vite prise d’assaut par des casseurs et autres nettoyeurs. Une situation jugée suffisamment critique pour réactiver la Division, une unité d’agents dormants dont vous faites partie. L’enjeu est simple : reprendre le contrôle de la ville et sauver ce qui peut encore l’être !
Manhattan est dans le mal et on le ressent à chaque coin de rue
Après une création expéditive de votre avatar et un passage à Brooklyn sous forme de tuto, vous foulez pour la première fois Manhattan et là surprise : c’est juste superbe ! Les environnements fourmillent de détails et l’atmosphère générale est super bien travaillée, Manhattan est dans le mal et on le ressent à chaque coin de rue. Les routes sont jonchées de détritus, de voitures abandonnées ou encore de chiens errants qui peuvent d’ailleurs vous rapporter quelques points d’XP (c’est la PETA qui va grogner). Si le cycle jour/nuit nous permet de profiter de jolis jeux de lumières, ce sont les conditions climatiques qui m’ont littéralement retourné. Cette pandémie tombe en plein hiver et l’hiver à NY, c’est à base de tempêtes de neige. Un challenge pour les dev réussi haut la main ! C’est d’autant plus plaisant car l’on marche beaucoup dans The Division, suffisamment pour profiter de ces changements climatiques en direct entre deux fusillades.
Je parlais de chiens plus haut mais quelques humains sont restés coincés sur l’île, malheureusement leur présence est sous-exploitée. Vous viendrez en aide à certains d’entre eux qui se feront malmener par plus fort et à d’autres à qui vous pourrez remettre l’un de vos packs de soin en guise d’aide humanitaire. Ça s’arrête là.
Reste que la ville est géniale à parcourir et qu’elle propose plusieurs niveaux avec ses égouts mais également quelques toits/appartements qui recèlent parfois quelques belles surprises…

1 + 1 = 11 (JCV ©, je précise)
Ubi a toujours rencontré des difficultés à raconter des histoires, malheureusement pour lui et pour nous joueurs, The Division ne fait pas l’impasse à cette règle. Aucun mot ne sort de la bouche de notre perso, ce qui n’aide pas. Les échanges avec la base seront pour la plupart monotones et peu intéressants là où les fichiers audio/vidéo récupérés au cours de votre exploration se montreront plus instructifs et bien mieux montés. Moralité, je n’ai pas vraiment prêté l’oreille à ce que l’on me racontait et ai placé toute mon attention dans l’objectif de mes missions, riches en contenu et qui nous placent dans des lieux hors normes de Manhattan. Définitivement les moments les plus mémorables de mon expérience Division.
Ces missions seront de différents types mais ne vous faites pas d’illusions, 95% du temps vous tirerez des rafales de balles à n’en plus pouvoir.
Le game design du jeu tire ses codes des MMO avec une carte découpée en zones. En son centre, une base – organisée en 3 ailes (médicale, sécurité, technologique) – que vous allez être amené à améliorer, des améliorations matérielles qui vous attribueront de nouvelles compétences en lien avec les 3 ailes citées.
Je me suis rendu compte assez rapidement (jouer seul les 3/4 du temps n’a pas aidé) que le déroulé était toujours le même :
1/ On cherche une planque dans un des quartiers de la ville (chaque quartier en cache une)
2/ La planque débloque des missions annexes (assaut, protéger des vivres, libérer des otages…) dans le quartier en question
3/ Une fois le level conseillé atteint, on lance la mission principale
4/ Et ainsi de suite jusqu’au level 30…
Les planques font finalement office de hub pour faire de nouvelles rencontres avec d’autres joueurs, vendre/acheter de l’équipement ou plus simplement vous ravitailler en munitions.
Je l’ai brièvement évoqué mais les missions annexes vous seront naturellement imposées pour monter en level et espérer boucler les missions principales qui, seul, peuvent vite devenir délicates. Ces missions annexes souffrent comme la quasi totalité des jeux Ubisoft d’une certaine répétitivité mais qui s’estompe à plusieurs. Des variantes vous seront bien proposées au gré de votre avancé mais on en fait vite le tour.

Et c’est là où réside tout l’intérêt du jeu, sur la coopération. Chacun peut alors se spécialiser en optant pour telles compétences (scan des ennemis, santé restaurée…) et telles armes. L’évolution de son perso comprend également un pan purement cosmétique pour parader fièrement à NY avec la dernière tenue Marc Jacobs.
Même si le jeu se veut réaliste dans son approche, rappelez-vous qu’il tire certains codes des RPG, à commencer par les affrontements. Impossible d’abattre d’une balle un ennemi, même avec le plus beau des headshots. Les dégâts portés ne dépendront que de votre DPS et du niveau de votre adversaire. Même si le combat n’est pas à votre avantage, l’IA est tellement perfectible qu’il sera facile de la duper. Le jeu mise seulement sur la différence de niveau entre vous et vos assaillants pour apporter un peu de piquant.
La dimension RPG se ressent également dans le custom de notre équipement à commencer par l’armement qui profite de mods (poignée, viseur, crosse…). Il en va de même pour certaines pièces d’équipement à plus haut niveau ce qui vous ouvrira les portes du craft dont les composants sont à récupérer un peu partout : tiroirs, sacs abandonnés, frigos, casiers ou encore en démantelant vos armes. Ainsi je n’ai jamais eu à dépenser le moindre centime pour arriver à mes fins.
Il vous faudra bien quelques parties pour cerner toutes les subtilités de l’interface qui de prime abord peut sembler confuse, et pourtant est redoutable de part son intégration dans l’espace (GPS, panneaux d’infos sur les missions, etc) et le soin apporté à son design. C’est futuriste et ça claque à l’écran tout simplement !
The Division : Man vs. Wild
Massive a tenu à offrir l’expérience de jeu la plus seamless possible. L’exemple de la Dark Zone est le plus frappant pour moi. A côté du PVE, des zones destinées au PVP appelées Dark Zone sont implantées en plein cœur de Manhattan. Au nombre de 5, avec pour chacune un palier de difficulté qui lui est propre, ces zones ont été laissées volontairement à l’abandon car le virus aurait pris des proportions trop importantes.
Passer du PVE au PVP et inversement est super bien pensé et permet d’avoir cette expérience unifiée si plaisante.
Pour la petite histoire, la Dark Zone recèle les meilleurs loots mais également les ennemis les plus coriaces. Vous pourrez décider de faire cavalier seul, faire équipe ou même vous retourner contre d’autres joueurs pour les voler. Mais attention, agir de cette façon vous attribuera le titre de renégat et vous deviendrez la cible de tous les autres. L’objectif premier étant de looter un max d’items intéressants et de les extraire par hélico à des endroits imposés. Cette extraction est nécessaire car tout ce qui touche à la Dark Zone est hautement contaminé par le virus. La partie sympa, c’est que l’extraction prend 1m30 pendant laquelle les ennemis mais aussi les autres joueurs peuvent rappliquer.
Passer du PVE au PVP et inversement est super bien pensé et permet d’avoir cette expérience unifiée
Cette Dark Zone est vraiment le deuxième pendant du jeu avec sa propre monnaie et son propre niveau. Justement équilibré, il est vraiment intéressant de s’y frotter et de jauger la fiabilité des joueurs adverses avant de prendre une quelconque décision à la égard. A noter que le level max en Dark Zone est de 99, de quoi satisfaire les plus hargneux d’entres vous…
Ce que je retiens de The Division jusque-là, c’est clairement sa DA.
J’ai parcouru le jeu seul la plupart du temps et je le déconseille malgré le plaisir que j’ai pris manette en mains. The Division est à découvrir à plusieurs car c’est seulement à plusieurs que tout le potentiel du jeu se dévoile. J’ai bien joué avec des inconnus mais rien ne remplace les copines pour la mise en place de stratégies.
Le titre n’est pas exempt de défaut mais ce premier essai est plus que concluant, les quelques imperfections pourront largement être balayées avec le temps car la base imaginée par Massive est solide.
Mes deux seuls vrais regrets portent sur l’IA et l’histoire qui peine à nous transporter, autrement c’est du tout bon !