Unravel : mon test à base de poils (de laine)

Firewatch n’était pas le seul jeu indé dans mon viseur en ce début d’année, Unravel a pris la suite dans mon calendrier et dans mon cœur. Présenté en grande pompe par EA en 2015 face aux blockbusters habituels, Unravel m’a tout de suite touché de part son univers et la fragilité de son personnage.
Unravel n’est donc pas véritablement un jeu indé mais disons qu’il en a les traits.
Développé par une petite équipe basée en Suède, Unravel est un subtil mélange de plateforming et de réflexion. L’un comme l’autre, le challenge ne sera pas très corsé soyons clair mais je ne crois pas que ce soit là l’objectif recherché. Unravel s’inspire d’une histoire personnelle et débute sur une vieille femme, seule dans sa petite maison bien vide, laissant tomber de son panier une pelote de laine dont va s’extraire Yarny, le petit personnage rouge que vous incarnez.
Unravel m’a tout de suite touché de part son univers et la fragilité de son personnage
C’est à partir de cette maison que vous vous transporterez dans chacun des niveaux du jeu représentés par des photos remplies de souvenirs. C’est d’ailleurs la forme que prend la trame de fond qui nous fera revivre des moments de vie parfois joyeux, parfois tristes sans jamais tomber dans l’exagération.
Unravel et l'apprentissage des noeuds
Du haut de ses quelques centimètres, Yarny doit redoubler d’effort pour parcourir notre monde. Il a la « chance » d’être composé de laine et donc de pouvoir en jouer pour passer outre les obstacles qui lui barrent la route. Se hisser, se balancer, créer des ponts sont quelques exemples d’utilisation de votre corps. Mais tout ceci nécessite de la laine car plus vous avancez et plus Yarny s’effiloche, et ce jusqu’à épuisement. Il faudra vraiment tirer sur la corde pour en arriver là car des pelotes sont disposées de telle sorte à ce que vous puissiez continuer votre progression sans vous faire violence. Une sorte de potion de vie à base de poils.

Ce manque de difficulté ne m’a pas gêné car le plaisir prend le dessus avec des commandes réglées au poil. Pas de système de visée ici et pourtant s’accrocher n’a jamais été aussi intuitif. A l’aide des deux gâchettes, vous pourrez aussi bien vous attacher à un point que vous y accrocher temporairement. Ces mécaniques de gameplay se répéteront au long de la dizaine de niveaux. Heureusement, l’aventure réserve quelques surprises/menaces de taille comme l’eau, la friabilité du sol ou encore l’intervention d’animaux qui ne manqueront pas de vous secouer. Pauvre Yarny.
Si les actions que l’on effectue se résume globalement à s’accrocher, se balancer et à tirer/pousser des objets, ce sont les environnements qui m’ont littéralement envouté. On traverse les saisons, les climats pour finalement appuyer toutes les 15 secondes sur la touche Option de sa DualShock 4 pour faire un screenshot, ce qui a eu don d’agacer madame Airben qui vivait intensément chaque glissade/chute/saut de Yarny. C’était plus fort que moi tant les environnements étaient criant de réalisme, avec un soin tout particulier apporté à chaque objet avec lesquels j’interagissais, ou pas d’ailleurs !
Une réal au poil
Unravel nous a charmé, avec sa direction artistique bien à lui renforcée par des jeux de lumière saisissants. Sans compter les animations de notre Yarny, si frêle face aux dangers des contrées nordiques. ColdWood Interactive aurait pu s’arrêter là mais non, pour définitivement nous transporter, les dev ont placé autant d’énergie dans la compo musicale qui alterne le tempo en fonction des phases de jeu. Douceur, mélancolie ou mélodies plus pêchues viennent parachever notre immersion dans ce monde merveilleux.
Touchant et doté d’une réalisation digne d’un jeu à gros budget, Unravel nous embarque dans une aventure qu’on a du mal à quitter. Les quelques énigmes couplées à la physique du jeu permettent d’offrir un vrai plaisir manette en mains. Unravel est un jeu maîtrisé techniquement et artistiquement, de quoi suffire à lâcher les 20 euros demandés pour une évasion de quelques heures…